La Coopération agricole pousse ses pions sur le front européen
Le 12 janvier en conférence de presse, Dominique Chargé, le président de La Coopération agricole, et Bernard Ader, le président de la commission Europe de LCA, ont présenté leur plateforme de treize propositions élaborée dans le cadre de la présidence française de l’UE.
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La Coopération agricole s’est saisie de la nouvelle présidence française du conseil de l’UE pour placer ses pions afin d’obtenir le meilleur accompagnement possible des agriculteurs et des entreprises œuvrant avec eux, dont bien sûr les coopératives.
Pour cela, elle a mis sur pied une plateforme de treize propositions, « Agriculture et alimentation : pour une Europe souveraine, inclusive et responsable », téléchargeable depuis son site web. Elle va être diffusée auprès des autorités françaises dans le cadre de la présidence européenne et auprès des représentants de la France à Bruxelles à tous les niveaux, notamment les députés français européens. Le prochain Salon de l’agriculture devrait d’ailleurs être aussi un terrain de rencontres.
Trouver des alliés européens
« Grâce à la représentation de Bernard à Bruxelles, nous allons également chercher des alliés pour porter ensemble ces propositions au niveau européen », ajoute Dominique Chargé, président de LCA, lors d’un point presse le 12 janvier, en binôme avec Bernard Ader, président de la commission Europe de LCA et aussi vice-président de l’organisation européenne, la Cogeca. Un conseil d’administration de LCA a même été prévu à Bruxelles en mai prochain.
Pour le président de LCA, « ce temps de présidence française à l’Union européenne est un temps politique fort et majeur pour nous, les acteurs du territoire et de l’agriculture et de l’alimentation, qui sommes les socles de la construction de l’Europe après la guerre. Le Covid a remis cela sur le devant de la scène. L’alimentation est au cœur du pacte social européen : c’est un message fort que nous souhaitons faire passer aujourd’hui au cœur de cette présidence française. »
30 000 entreprises pourraient être détruites ou délocalisées
Cependant, ce n’est pas à n’importe quel prix pour Dominique Chargé qui insiste sur le fait qu’« aucune stratégie européenne ne doit être mise en œuvre au détriment de nos capacités productives pour répondre à l’enjeu vital de nourrir l’Europe et nous faire rayonner à l’international ». Il en appelle ainsi à des traitements équitables et pragmatiques afin d’éviter les distorsions de concurrence et faciliter la mise en œuvre des transitions.
Un propos étayé par Bernard Ader qui a appelé, comme une des mesures proposées, à « élaborer des études d’impact cumulatives sur les stratégies européennes », se référant au passage aux dernières études d’impact de la nouvelle stratégie Green Deal qui pointent pour le secteur agricole et alimentaire une baisse de production de 13 à 15 % à l’horizon 2030 (et donc une hausse des importations). « Des études internes à LCA estiment que cela reviendrait à détruire ou délocaliser 30 000 entreprises du secteur agroalimentaire à l’échelle de l’Union européenne. » Et ce, sans compter les autres entreprises de services ou de sous-traitance liées aux IAA.
Un temps fort politique précieux
Toutefois, le président de LCA tient à préciser que « nous ne sommes pas contre les objectifs du Green Deal en tant que tels, mais nous sommes plus sceptiques sur les moyens qui seront mis en œuvre. Le ministère de l’Agriculture partage notre point de vue. »
Quoi qu’il en soit, les deux hommes saluent l’opportunité de la conjoncture actuelle qui « offre des espaces de discussion et de débats. Nous sommes dans un temps politique assez exceptionnel. Et c’est très précieux pour nous. »
Hélène LaurandelPour accéder à l'ensembles nos offres :